• Une deuxième restructuration de la dette grecque se prépare, indique ce vendredi Reuters. Et cette fois-ci, une participation des créanciers publics est envisagée. "Les responsables européens ont dit vendredi travailler à un plan "de la dernière chance" pour faire baisser l'endettement de la Grèce et maintenir ainsi le pays dans la zone euro, via une nouvelle restructuration de la dette supposant des pertes importantes pour la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales", rapporte l'agence de presse. Cette annonce intervient alors que le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré jeudi que l'institution qu'il dirige "sera prête à tout pour préserver l'euro".

    Une nouvelle réduction de la dette grecque de 70 à 100 milliards d'euros

    Les créanciers privés ont déjà accepté une décote importante de leurs avoirs obligataires grecs en février, lors de la définition du deuxième plan d'aide pour Athènes, qui semble désormais insuffisant pour remettre le pays sur les rails. L'une des options envisagées consisterait donc pour la BCE et les banques centrales nationales membres de l'Eurosystème à accepter une décote de 30% sur les obligations de l'Etat grec qu'elles détiennent, d'un montant estimé entre 220 et 230 milliards d'euros. Des responsables européens ont dit à Reuters que l'objectif du plan actuellement en discussion est de réduire l'endettement de la Grèce de 70 à 100 milliards d'euros, la ramenant ainsi à un total représentant quelque 100% du produit intérieur brut (PIB).

    Les responsables européens avaient envisagé une décote sur les créances du secteur officiel l'année dernière lors des négociations sur le deuxième plan de sauvetage, qui a principalement porté sur la restructuration de la dette privée avec une décote de 70%. La participation du secteur officiel avait alors été considérée comme trop sensible politiquement et l'option avait été rejetée. L'un des responsable interrogés par Reuters a estimé que l'occasion avait été manquée et que cela ne devait pas se reproduire. "La grosse erreur a été de ne pas avoir obtenu une décote sur les obligations du gouvernement grec qui était dans les portefeuilles d'investissement des banques centrales nationales. Cela a été vraiment, vraiment stupide", a-t-il regretté.

    Vers une recapitalisation de la BCE et de la Banque de France ?

    S'il peut sembler plus facile de faire supporter des pertes à la BCE et aux banques centrales nationales plutôt que de les imputer directement aux contribuables des pays créanciers, ce montage n'est pas sans difficultés. Certaines banques centrales pourraient avoir besoin d'être recapitalisées, ont dit les responsables interrogés par Reuters. Deux d'entre eux ont précisé que la Banque de France et les banques centrales de Malte et de Chypre étaient les plus exposées à la dette publique grecque, et qu'elles auraient probablement besoin d'être recapitalisées pour compenser les pertes liées à la décote. Deux autres responsables ont déclaré que la BCE elle-même pourrait aussi avoir besoin d'une injection de capital.

    Un niveau d'endettement de 132,4%

    La dette publique grecque représentait 132,4% de son PIB à la fin du premier trimestre de cette année, selon les dernières données d'Eurostat. La participation du secteur privé, par un échange des obligations qu'ils détenaient contre des titres de moindre valeur avec une échéance plus longue, a permis de réduire le niveau d'endettement d'Athènes de 33 points de pourcentage par rapport aux trois derniers mois de 2011. A horizon 2020, ce plan prévoit de ramener la dette grecque à 120% du PIB. Un objectif ambitieux pour les plus optimistes et inatteignables pour les cassandre. La politique d'austérité imposée en échange de l'aide de l'Europe et du FMI contribue en effet à plonger le pays dans la récession et un niveau de chômage élevé. Cette semaine, le gouvernement grec et les représentants de la Troïka (UE-BCE-FMI) se sont d'ailleurs accordés sur le montant des économies que devra réaliser le pays au cours de deux prochaines années. Elles s'élèvent à 11,6 milliards d'euros.

    Un sujet brûlant en Allemagne

    Le sauvetage de la Grèce soulève de nombreuses critiques en Europe. A la suite de la mise sous perspective négative du Aaa allemand par Moody's le 24 juillet dernier, le pays le plus endetté de la zone euro par rapport à son PIB a immédiatement été pointé du doigt. "En Allemagne, de plus en plus de personnes se rendent comptent que la logique d'aide n'est pas supportable. Après la Grèce, l'Allemagne ne pourra pas renflouer l'Espagne ou l'Italie, sinon elle finira elle-même en banqueroute.", a ainsi expliqué à La Tribune une source proche du gouvernement. Le ministre de l'Economie Phillip Rösler s'est quant à lui dit "sceptique" sur la capacité de la Grèce à mettre en place les réformes nécessaires.

    Le ministre letton des Finances pour une sortie de la Grèce de la zone euro

    Ce vendredi, le ministre letton des Finances Andris Vilks, dont le pays espère être le prochain pays à rentrer dans la zone euro en 2014, a exprimé sa vision sur la question. Pour lui, la Grèce doit abandonner la monnaie unique "dès que possible" pour éviter de nouveaux dégâts en Europe.

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