La monnaie unique pâtit "de l'incertitude liée aux négociations avec Chypre" qui "vont probablement durer un certain temps" et s'annoncent "laborieuses", selon Sébastien Galy, de la Société Générale.

Le Parlement chypriote a en effet rejeté mardi le plan de sauvetage conclu samedi avec la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) face au tollé provoqué par la taxe sur les dépôts bancaires qu'il contenait et qui devait rapporter 5,8 milliards d'euros.

"Il va maintenant falloir trouver une solution permettant de dégager l'argent nécessaire tout en étant humainement acceptable", a remarqué M. Galy.

Cette situation en suspens "incite les investisseurs étrangers à se détourner de l'euro", selon Kathy Lien, de BK Asset Management.

Même les tentatives d'apaisement de la banque centrale européenne (BCE), qui a réaffirmé "son engagement à fournir autant de liquidités que nécessaire dans le cadre des règles existantes", "ne suffit pas à lever les incertitudes", a ajouté l'analyste.

"La tourmente politique et l'impasse parlementaire soulèvent désormais le risque de voir les responsables européens se retrouver face à une très difficile décision: pousser Chypre vers une sortie de la zone euro et ainsi risquer une contagion" au sein de l'Union monétaire, a relevé de son côté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

"Ce serait cher payé pour 5 milliards d'euros", a poursuivi l'analyste.

Les investisseurs attendaient par ailleurs la décision mercredi de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui devait conclure une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire.

Cette rencontre devrait déboucher, selon les analystes, sur une poursuite de ses injections de liquidités dans le circuit financier au rythme de 85 milliards de dollars nets par mois.