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  • Le résultat de ces deux stratégies montre une profonde divergence. Avec 1 placé en1871, la valeur finale est de 6 693 pour l’achat d’actions sous la gauche et de seulement 299pour le placement en actions sous la droite. Ces calculs sont réalisés en valeur nominale, c'està-dire sans tenir compte de l’inflation. Avec cette dernière, l’écart est encore plus importantpuisque l’inflation est légèrement plus élevée sous la droite que sous la gauche.


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    Hedge funds : ces stars méconnues qui règnent en maîtres sur les marchés

    Par Nessim Ait-Kacimi | 05/12 | 18:01 | mis à jour à 18:43
     
     
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    La hiérarchie de la gestion alternative mondiale et de ses gérants vedettes a été bouleversée depuis la crise. De francs succès et des échecs non moins retentissants ont émaillé ces 5 années d'épreuves et de faux espoirs.

    Wall Street - Reuters

    Ils forment une caste à part. Une trentaine de gérants de hedge funds expérimenté appartiennent au cercle très fermé de professionnels qui imposent le respect dans une industrie ultra compétitive peu portée à célébrer ses « héros ». Performants et réguliers, ils doivent leur longévité à leur talent, ainsi qu'à leurs facultés de travail et de concentration exceptionnelles. Mais aussi à leur humilité et soif d'apprendre. Ils savent mieux que quiconque que les marchés peuvent leur reprendre leurs titres de gloire et leurs couronnes aussi vite qu'ils les avaient consacrés roi. Souvent autodidactes, une grande différence avec la nouvelle génération, diplômée des meilleurs universités et passée par les grandes banques d'investissements, ils ont débuté sur une expertise (actions, matières premières...), puis ont diversifié au cours du temps leur stratégie et type de clientèle. Une ouverture progressive qui les a conduits, à reculons, à être plus transparents. Une petite révolution car secrets et paranoïaques, ils ont longtemps estimé que communiquer en dehors des sentiers balisés ne pouvait que leur apporter des ennuis. Leurs performances astronomiques étaient leur meilleure publicité et vitrine : les clients venaient naturellement à eux.

    La crise de 2008 a sonné la fin de cet âge d'or des hedge funds, cette période comprise entre 2002 et 2007 qui vit la montée en puissance de ces « machines à cash » et l'explosion du nombre de ces fonds alternatifs, et donc leur banalisation. Aujourd'hui, c'est profil bas. Leur priorité ? Préserver le capital investi et assurer la pérennité de leur hedge funds. En grossissant, les fonds alternatifs deviennent aussi plus conservateurs et prudents car ils sont moins agiles pour se mouvoir sur les marchés et éviter tous leurs pièges.

    Organiser leur succession

    Autre enjeu de taille, les grands noms de la gestion alternative doivent organiser leur succession dans une industrie qui personnalise les performances et les associe intimement à la présence de gérants stars. Certains tels George Soros ou son ancien associé, mis à son compte, Stanley Druckenmiller, ont choisi de rendre l'intégralité de leur argent aux investisseurs et dans certains cas de ne plus gérer que les capitaux de la famille des fondateurs dans le cadre d'un « family office ». D'autres (Renaissance, Caxton...) ont passé la main à leurs plus proches collaborateurs. Un exercice qui peut tourner au casse-tête. Ainsi Louis Bacon, le fondateur de Moore Capital, a, en l'espace de deux ans, perdu deux de ses fidèles lieutenants et successeurs possibles, le français Jean-Philippe Blochet, ex Brevan Howard, et plus récemment Greg Coffey, ex GLG, et surnommé le « magicien d'Oz » pour ses performances astronomiques sur les marchés émergents. Après des années « au taquet », des gestionnaires pourtant réputés ont choisi de tirer leur révérence face à des marchés impénétrables où il est très difficile de gagner de l'argent . John Paulson, 57 ans, qui avait fait fortune en anticipant la crise des « subprimes » est bien moins en réussite depuis. Il n'envisage, lui, pas de retraite avant l'âge de 70 ans. Seulement, il n'est pas sûr que les marchés lui accordent une telle faveur si ces performances ne remontent pas.

    Steve Cohen, « attrape-moi si tu peux ! »

    Steven Cohen - Scott Eells/Bloomberg

    Hedge fund : SAC Capital

    Capitaux : 14 milliards de dollars

    Création : 1992

    Style de gestion : Orienté sur le court terme et focalisé sur les grandes valeurs

    «Est ce que je pourrais te parler ce matin  ? c'est important ». En ce dimanche 20 juillet 2008, Steve Cohen reçoit un appel de Mathew Martoma, un de ses traders spécialisé sur la santé pour lui expliquer qu'il n'est plus « trop à l'aise » avec deux des investissements de son fonds. Rien d'exceptionnel pour le fondateur de SAC Capital, qui pioche dans les idées de la centaine de gérants et analystes qui travaillent pour lui. Seulement, le jour suivant, le fonds vend subitement les 700 millions d'actions des sociétés Elan et Wyeth qu'il détenait et devient même vendeur à découvert en pariant sur leur plongeon. Ce dernier se produira le lendemain, le titre Elan s'effondrant de 42 % en une journée. En cause, l'annonce des échec des essais d'un médicament contre la maladie d'Alzheimer. Depuis, Mathew Martoma a été inculpé de délit d'initié par la justice américaine. Comme le professeur Gilman, accusé de lui avoir fourni des informations privilégiées sur l'avancée des tests et résultats des médicaments concernés. Bilan : un record de 276 millions de dollars de profits indus pour la plus vaste entreprise de délit d'initié depuis« l'affaire Galleon ». D'après le « Wall Street Journal » , les agents fédéraux se sont démenés pour convaincre Martoma d'impliquer Steve Cohen, mais jusqu'ici sans succès.Une dizaine de collaborateurs de SAC Capital, qui ont quitté ce hedge funds depuis, ont déjà eu affaire à la justice américaine. Pour celle-ci, le gérant le mieux informé de Wall Street ne pouvait pas ne pas savoir que certaines des informations qui lui étaient apportées sur un plateau flirtaient avec l'illégalité. Celui que les procès verbaux appellent « gérant A » était devenu une des obsessions de l'agent fédéral Matthew Callahan, qui a traqué sans relâche un des plus secrets et controversés gérant de hedge funds, capable d'une performance annuelle de 30% depuis près de 20 ans.

    Trading très agressif

    Steve Cohen, qui ne gère plus que 10% des capitaux de sa société, a un style de trading très agressif et orienté sur le court terme  : il achète des actions, le plus souvent des grandes valeurs, et les détient, généralement moins de 30 jours, dans l'attente du catalyseur (rumeur, opération financière...) qui va les faire bondir. Une centaine de traders et analystes gèrent des fonds spécialisés chez SAC, de 200 à 500 millions de dollars, et soumettent souvent à Steve leurs meilleurs idées du moment. Mis sous pression et littéralement frigorifiés-la température de la salle des marchés est à dessein maintenue à un niveau polaire-, ils ont une durée de vie de l'ordre de 4 ans chez SAC. Quand ils le quittaient et se mettaient à leur compte par le passé, Steve Cohen a parfois investi dans leurs fonds avant d'y renoncer en 2010 pour officiellement éviter que sa réputation ne soit entachée par des investissements sur lesquels il n'a aucun contrôle... S'il venait à être inculpé pour délit d'initié dans les semaines à venir, ce qui est loin d'être fait, il serait le premier gérant de hedge fund de Wall Street de cette envergure à tomber. Les choses pourraient alors se précipiter si les clients venaient à lui retirer leur confiance et donc leur argent.

    Paul Tudor-Jones II, le « kid » de Memphis

    Paul Tudor-Jones II - Amanda Gordon/Bloomberg

    Hedge fund : Tudor

    Capitaux : 14 milliards de dollars

    Création : 1980

    Style de gestion : toutes classes d'actifs

    Existe-t-il encore des gérants de hedge funds heureux, sinon sereins malgré 5 années de crise ? Fidèle à sa devise -« ne vous comportez jamais en héros, n'ayez aucun ego »-, Paul Tudor Jones II, un des vétérans de l'industrie, a plutôt bien résisté dans cette période de soubresauts à répétition qu'ont connu les marchés. Son mot d'ordre ? Assurer la pérennité de son fonds plus que faire des coups d'éclat « 90% de la valeur d'un trader vient de sa gestion et contrôle des risques », répète-t-il à ses interlocuteurs. Jack Schwager qui l'a interviewé (1) se souvient d'une personne « accommodante, sans prétention et détendue » mais qui « crie ses ordres d'achat ou de vente avec la férocité d'un sergent instructeur ».

    Paul Tudor Jones II, 58 ans et originaire de Memphis, voulait être journaliste avant d'être rattrapé par le virus des marchés dans sa jeunesse. Ce joueur de poker obtint de son oncle un poste de trader sur le parquet de New York où il fit ses premières armes sur le négoce du coton dans les années 70. Il y développa un goût pour l'analyse des graphiques et acquis une connaissance intime du fonctionnement des marchés de matières premières. Une expertise qu'il allait étendre quand il lança son propre hedge fund en 1980. Il recruta alors des experts des obligations, changes..., pour pouvoir « être toujours au bon endroit au bon moment ». Généreux avec ses traders, il leur offrit en outre bien davantage d'autonomie et de responsabilité que d'autres hedge funds bien plus centralisateurs et autocratiques comme ceux de George Soros ou Julian Robertson.

    Première grande victoire en octobre 1987

    Sa première grande victoire il l'obtint en octobre 1987 lors du lundi noir des marchés où il tripla sa mise en un jour ayant bien anticipé cette débâcle. La gestion « global macro », qui parie et mise sur tous les grands marchés (actions, devises, obligations...) est bien plus dure que celle qui s'attache à analyser les sociétés car « il est beaucoup plus facile d'avoir de bonnes informations fiables et exhaustives sur une seule entreprise donnée que sur l'ensemble du marché », précise-t-il. « Les informations sur l'économie ne suffisent pas à gagner de l'argent, il faut savoir lire la cote, les variations des cours. Je reste un esclave du « ruban de cotation » et j'en suis fier », souligne-t-il. Conséquence il peut changer radicalement d'opinion en 24 heures car il se veut agnostique : les présupposés, à priori, et autres idées reçues sont les pires ennemis du trader car ils endorment sa vigilance et son esprit critique.

    Fondateur de la fondation « Robin des bois » pour l'aide aux plus démunis, il y a attiré de nombreux autres hedge funds . « Les marchés m'ont été tellement profitables que j'ai l'impression de devoir donner quelque chose en retour », précise-t-il. Propriétaire d'une réserve en Tanzanie, il continue à consacrer la majeure partie de son temps à son fonds, et n'envisage pas d'arrêter le trading avant 2015. Il ne veut même pas entendre parler de succession et a conservé le style agressif du trader de parquet qu'il a été dans sa jeunesse. « La clef de réussite du trading ce n'est pas une bonne attaque mais une bonne défense. Chaque jour je pars du principe que toutes mes positions sont mauvaises ».

    Bruce Kovner, l'intellectuel pris au jeu des marchés

    Bruce Kovner - Nicole Bengiveno/The New York Ti/REA

    Hedge fund : Caxton

    Capitaux : 10 milliards de dollars

    Création : 1983

    Style de gestion : devises, taux, matières premières

    « Vous en savez déjà davantage sur moi que mes 3 dernières femmes », lança il y a quelques années Bruce Kovner à une journaliste New-Yorkaise en l'incitant à trouver « un meilleur sujet d'enquête ». Le fondateur du hedge fund Caxton a toujours fui les projecteurs, un euphémisme. Descendant d'une famille russe, athée et socialiste qui quitta le pays pour fuir le Tsar au début du 20 ème siècle, le jeune Bruce Kovner effacé mais déjà doté d'un solide sens de l'humour a longtemps voulu embrasser une carrière d'intellectuel : écrivain, compositeur de musiques... Sa première épouse sera une artiste et pour subvenir aux besoins du couple, il sera chauffeur de taxi à New York. Passionné par les débats d'idées, il a dirigé des campagnes politiques dans les années 70, avant de « tomber amoureux de la courbe des taux d'intérêt », selon ses propres termes. En clair, il s'est pris d'une passion soudaine pour le marché obligataire et ses mystères. Il commença à traiter sur les Tbonds américains puis sur les matières premières. « Le marché s'apparente à un vaste jeu d'échecs multi-dimensionnel, le plaisir est purement intellectuel et le travail d'un bon trader consiste entre autres à imaginer des scénarios alternatifs », expliqua-t-il à Jack Schwager à l'occasion de sa première interview (1).

    Un des premiers « global macro » emblématique

    En 1983 il se met à son compte et lance son hedge fund, baptisé « Caxton » en référence au nom du premier imprimeur d'ouvrages britanniques au 15ème siècle. Toujours cette passion pour les livres, qui l'amènera par la suite à produire ses propres bibles à tirage limité... Les débuts du fonds sont couronnés de succès. Il traite sur à peu près tous les actifs avec une prédilection personnelle pour les devises, faisant de ce hedge fund un des premiers « global macro » emblématique. Commence alors une vie dédiée aux marchés. « J'ai un assistant trader qui est autorisé à me réveiller en pleine nuit mais seulement deux fois par an... ». Ce n'était d'ailleurs souvent pas nécessaire puisque la demeure de Kovner était peuplé d'une batterie d'ordinateurs, fax... , et qu'il s'était habitué, comme un marin, à dormir par quarts, pour traiter 24 heures sur 24 sur le marché des devises, sur lequel le soleil ne se couche jamais. Après une carrière de 30 ans où il fit en moyenne deux fois mieux que l'indice Standard and Poor's 500 chaque année, Bruce Kovner décida en septembre 2011 de ne pas faire « l'année de trop » tout en admettant que « l'adrénaline des marchés lui manquera ». Il se consacre depuis à ses nombreuses activités et notamment ses fondations. De sensibilité républicaine et ami de Dick Cheney, il a été président de l'American Enterprise Institute, un groupe de réflexion et d'influence proche des milieux néo-conservateurs.

    (1) « Les magiciens des marchés », Jack D. Schwager, Valor editions, 491 pages

     
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