• Investissements directs étrangers de l'UE27
    Plus de 60% des investissements de pays tiers dans l’UE27 provenaient des États-Unis en 2012

    Les investissements directs étrangers1 (IDE) de l’UE272 dans le reste du monde ont atteint 171 milliards d’euros en 2012, tandis que les investissements en provenance du reste du monde dans l’UE27 ont été de 159 mrds en 2012. Les investissements de la zone euro (ZE17)2 dans les pays tiers se sont élevés à 238 mrds, alors que les investissements en provenance de pays tiers dans la zone euro se sont établis à 193 mrds.

    En 2012, les principales destinations des investissements de l’UE27 ont été les centres financiers offshore3 (18 mrds d’euros), le Canada et l’Inde(16 mrds chacun), les États-Unis (15 mrds), la Chine et Hong Kong (10 mrds chacun) ainsi que la Russie (9 mrds). Des désinvestissements ont été enregistrés en Suisse (-3 mrds) et au Japon (-2 mrds).

    Le premier investisseur dans l’UE27 a été de loin les États-Unis (99 mrds), suivis du Canada (19 mrds), du Japon (8 mrds) ainsi que de la Russie et de Hong Kong (7 mrds chacun). Des désinvestissements ont été enregistrés de la part de la Suisse (-6 mrds), de l’Inde (-3 mrds) et du Brésil (-1 mrd).

    Ces chiffres4, publiés par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, proviennent des résultats préliminaires sur les IDE pour 2012.

    1. Les investissements directs étrangers (IDE) sont des investissements internationaux qui reflètent l’intention, pour une entité résidente dans une économie, d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise opérant dans une autre économie. L’intérêt durable implique l’existence de relations à long terme entre l’investisseur direct et l’entreprise, ainsi qu’un niveau significatif d’influence de l’investisseur sur la gestion de l’entreprise. Formellement, cet intérêt est considéré comme acquis dès lors que l'investisseur possède 10% ou plus des voix au conseil d’administration (pour une entreprise constituée en société) ou l'équivalent (pour toute autre entreprise). Les flux d'IDE présentés ici incluent les bénéfices réinvestis.

    2. L’UE27 comprend la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande, la Suède et la Royaume-Uni.

    La zone euro (ZE17) comprend la Belgique, l’Allemagne, l’Estonie, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, Chypre, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande.

    1. Les centres financiers offshore (CFO) sont un agrégat utilisé dans les données des investissements directs étrangers d'Eurostat qui inclut 38 pays. Cet agrégat intègre par exemple des centres financiers européens comme le Liechtenstein, Guernesey, Jersey, l’île de Man, les îles Féroé, Andorre et Gibraltar, des centres financiers d’Amérique centrale comme le Panama et des îles Caraïbes telles que les Bermudes, les Bahamas, les îles Caïman et les îles Vierges ainsi que des centres financiers asiatiques comme Bahreïn, Hong Kong, Singapour et les Philippines.

    2. Les données publiées pour 2012 sont des estimations basées sur les données annualisées de la balance des paiements trimestrielle transmises par les États membres jusqu'en mai 2013. Des données mises à jour seront publiées d’ici la fin de l’année 2013. Les données concernant l'agrégat de l'UE prennent en compte les données confidentielles, les estimations des données manquantes des États membres et les données relatives aux entités à vocation spéciale, qui sont collectées séparément par Eurostat et la BCE auprès des États membres qui ne les incluent pas dans leurs données nationales. Ceci assure le respect des normes internationales, l'exhaustivité des agrégats de l'UE et explique le fait que le total des flux des États membres diffère des agrégats de l'UE. Les entités à vocation spéciale sont essentiellement des compagnies financières, sous contrôle étranger, réalisant principalement des transactions financières transfrontalières, sans activité locale ou avec une activité locale négligeable dans l'État membre de résidence.

    Publié par: Service de presse d’Eurostat

    Tim ALLEN

    Tél: +352-4301-33 444

    eurostat-pressoffice@ec.europa.eu

    Communiqués de presse d’Eurostat sur internet:

    http://ec.europa.eu/eurostat

    Pour plus d’informations sur les données:

    Luis DE LA FUENTE

    Tel: +352-4301-35 583

    luis.de-la-fuente-layos@ec.europa.eu

     

    Radoslav ISTATKOV

    Tel: +352-4301-30 101

    radoslav.istatkov@ec.europa.eu

    Flux d’IDE de l’UE27: Résultats préliminaires pour 2012 par principaux partenaires, en milliards d’euros

     

    Flux sortants à destination de:

    Flux entrants en provenance de:

    Extra-UE27

    dont:

    États-Unis

    Canada

    Suisse

    Russie

    Japon

    Chine

    Hong Kong

    Inde

    Brésil

    CFO

    Extra-UE27

    dont:

    États-Unis

    Canada

    Suisse

    Russie

    Japon

    Chine

    Hong Kong

    Inde

    Brésil

    CFO

    UE27*

    170,6

    15,1

    16,2

    -2,9

    9,4

    -1,7

    10,0

    9,8

    16,1

    6,0

    18,1

    158,5

    99,0

    19,4

    -6,1

    7,4

    7,9

    3,5

    7,1

    -2,6

    -0,7

    3,1

    ZE17**

    237,5

    12,4

    11,1

    -6,9

    9,7

    1,6

    8,5

    7,6

    4,1

    13,7

    -5,4

    192,7

    95,3

    17,4

    -9,6

    6,8

    4,8

    1,8

    5,9

    -0,7

    -3,1

    1,2

    Belgique

    11,0

    0,1

    0,6

    -1,1

    -0,4

    1,1

    0,2

    0,8

    0,2

    0,1

    4,6

    18,0

    3,0

    0,1

    2,2

    -

    1,1

    0,8

    0,5

    -

    -

    4,6

    Bulgarie

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    0,6

    -

    -

    0,2

    0,2

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    Rép. tchèque

    -0,1

    -

    -

    -

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -0,2

    -

    0,8

    0,4

    -

    0,3

    0,1

    -0,1

    0,1

    -

    -

    -0,1

    -0,1

    Danemark

    1,1

    1,0

    0,3

    0,9

    -

    -

    0,1

    0,6

    0,2

    -

    -1,0

    2,0

    0,4

    -

    1,6

    0,1

    -0,2

    0,1

    -

    -

    -

    -

    Allemagne

    11,7

    -5,3

    -0,6

    4,0

    0,5

    -0,4

    4,4

    0,5

    2,0

    1,7

    -1,0

    9,6

    4,7

    0,4

    1,2

    0,3

    0,7

    0,2

    0,1

    -

    -

    3,8

    Estonie

    -

    -

    -

    -

    -

    c

    -

    c

    c

    c

    -

    0,5

    -

    -

    -

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    0,2

    Irlande

    8,8

    -1,5

    -

    1,2

    c

    c

    0,2

    c

    c

    -

    7,5

    4,6

    -1,4

    0,5

    -1,0

    c

    c

    -

    c

    -0,2

    -0,1

    2,8

    Grèce

    0,4

    -0,2

    -

    -

    -

    -

    -

    0,1

    -

    -

    0,1

    0,1

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -0,1

    Espagne

    -5,6

    -2,1

    0,3

    -5,4

    0,1

    0,1

    0,4

    0,2

    0,8

    0,2

    0,2

    10,0

    4,7

    0,1

    0,6

    0,8

    -

    0,2

    -

    0,8

    c

    0,6

    France

    19,6

    -3,6

    5,5

    3,0

    1,3

    -

    1,2

    1,2

    2,2

    0,5

    0,6

    22,7

    7,1

    3,9

    5,2

    1,1

    2,3

    -

    0,7

    -

    -

    2,1

    Italie

    11,8

    0,3

    -

    -0,3

    0,6

    -0,1

    0,4

    0,1

    0,4

    0,6

    0,1

    1,0

    0,5

    -

    0,1

    -

    -

    0,1

    -

    -

    -

    -

    Chypre***

    -0,4

    -

    c

    c

    -

    -

    c

    c

    -

    -

    -0,5

    0,5

    -

    c

    -

    0,9

    c

    c

    -

    c

    c

    -0,2

    Lettonie

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    0,2

    -

    -

    -

    0,2

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    Lituanie

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -0,1

    -

    -

    -

    -0,2

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    Luxembourg

    57,0

    1,9

    7,0

    -1,4

    4,3

    0,6

    0,9

    2,7

    0,8

    0,3

    25,9

    74,0

    72,2

    13,4

    -20,6

    1,2

    -0,1

    -

    3,0

    -1,1

    0,2

    3,4

    Hongrie***

    2,8

    -

    -

    0,5

    -0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    2,1

    1,7

    0,1

    -

    0,2

    0,1

    -

    0,1

    -0,1

    -

    -

    1,8

    Malte

    c

    -

    c

    c

    c

    -

    c

    -

    -

    -

    -0,1

    c

    -

    -

    -

    -

    c

    -

    -

    -

    -

    -0,2

    Pays-Bas***

    -2,1

    -1,6

    -1,3

    -6,4

    -0,6

    0,4

    0,4

    0,2

    1,4

    -0,4

    5,1

    -5,7

    -3,9

    -0,1

    -

    0,1

    0,3

    0,4

    0,1

    -

    0,1

    -2,6

    Autriche***

    6,4

    0,2

    -

    1,5

    0,2

    -

    -0,6

    0,1

    0,1

    -

    1,4

    1,5

    0,1

    0,2

    0,2

    0,9

    0,1

    -

    -

    0,4

    -

    -0,3

    Pologne

    -0,7

    -

    -

    -1,0

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    0,2

    0,7

    0,1

    0,4

    0,1

    0,1

    -0,1

    -

    -

    -

    -0,7

    Portugal

    0,1

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    c

    0,3

    -

    0,3

    1,2

    -

    0,1

    0,2

    -

    -

    -

    -

    0,1

    -

    0,3

    Roumanie

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    0,3

    0,2

    -

    -0,2

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    0,2

    Slovénie

    -

    -

    -

    -

    -0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    Slovaquie

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    0,1

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    Finlande

    -0,1

    0,1

    -

    0,1

    -

    -

    -0,6

    -

    0,1

    0,2

    -

    0,9

    0,1

    -

    0,1

    0,3

    -

    0,1

    -

    -

    -

    -

    Suède

    10,4

    1,0

    -

    0,2

    0,3

    0,2

    1,2

    -

    2,1

    0,4

    0,1

    9,2

    7,8

    c

    -0,2

    -0,1

    c

    c

    -

    c

    -

    0,5

    Royaume-Uni

    c

    0,9

    4,8

    4,7

    c

    -3,5

    c

    c

    c

    c

    22,2

    c

    -3,9

    2,6

    0,8

    c

    1,8

    c

    c

    c

    c

    1,9

    CFO: Centres financiers offshore.

    Le signe moins indique un désinvestissement.

    * Les données concernant les agrégats de l'UE prennent en compte les données confidentielles et les données relatives aux entités à vocation spéciale qui sont collectées séparément par Eurostat et la BCE auprès des États membres qui n'incluent pas les IDE de ces entités dans leurs données nationales (voir note 4).

    ** Source: Banque centrale européenne. Pour la zone euro, extra-UE27 correspond à extra-ZE17. La ventilation géographique pour les deux types de flux n’est disponible que pour les pays hors-UE27.

    *** Données excluant les entités à vocation spéciale.

    c Données confidentielles.

    - Moins de 50 millions d’euros.


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  • Mes chères contrariées, mes chers contrariens !

    Avant de vous parler du fort mouvement de hausse concernant les taux d’intérêt dans le monde, je voulais juste revenir sur la baisse de l’or de la fin de la semaine dernière. Quelques jours après – il faut toujours un peu de temps pour que ces informations arrivent jusqu’à nous –, nous avons appris que les appels de marge avaient encore été augmentés, obligeant un certain nombre d’investisseurs à découvert à couper tout ou partie de leur position, ce qui entraîne toujours mécaniquement un afflux d’ordres ce qui pèse sur le cours de l’or.

    Évidemment, ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle pour l’or (à court terme j’entends), ni pour les actions quelle que soit leur place de cotation, ni pour les obligations !
    La mauvaise nouvelle ? Les taux explosent à la hausse !

    Avant de commencer à disserter sur ce sujet essentiel, voici quelques chiffres juste pour illustrer ce mouvement massif de hausse des taux :

    - Emprunt à 10 ans USA 2,62 % à ce jour contre un plus bas dans la dernière année de 1,38 % ;

    - Emprunt à 10 ans France 2,45 % à ce jour contre un plus bas dans la dernière année de 1,65 % ;

    - Emprunt à 10 ans Allemagne 1,82 % à ce jour contre un plus bas dans la dernière année de 1,13 % ;

    - Emprunt à 10 ans Italie 4,82 % à ce jour contre un plus bas dans la dernière année de 3,64 % ;

    - Emprunt à 10 ans Espagne 5,05 % à ce jour contre un plus bas dans la dernière année de 3,94 %.
    Plusieurs constats peuvent être tirés à l’appui de ces quelques exemples chiffrés :

    1/ La France, qui est un pays en faillite, reste tout de même moins considérée comme un pays en faillite que les États-Unis d’Amérique puisque les USA empruntent plus cher que la France. Cela ne nous sera d’aucune utilité pour le reste des événements et pour le futur, mais en attendant ça fait toujours plaisir !

    2/ L’Espagne et L’Italie se rapprochent dangereusement, malgré le silence assourdissant des médias et de notre Président – pour qui je le rappelle la crise est finie –, d’un niveau de taux insupportable nécessitant l’activation des mécanismes d’aides européens.
    Pour mémoire, n’oubliez pas le principe magique qui préside au fonctionnement de ces machins européens. Ce sont des pays surendettés qui empruntent de l’argent qu’ils n’ont pas pour le redonner à des pays carrément en faillite.

    3/ C’est en Allemagne que les taux montent le moins, ce qui signifie pour les marchés et les « zinvestisseurs » que c’est ce pays qui a le moins de chance de faire faillite. La différence commence à devenir très conséquente avec les taux français mais encore plus avec les taux américains !
    Les effets d’une hausse des taux d’intérêt !

    Maintenant, essayons de débroussailler un peu tout cela et voir où ça peut nous mener par la suite. Je vous propose de lister les principaux effets secondaires d’une hausse des taux. Cette liste n’est pas exhaustive, mais vous aurez une bonne idée de ce qui va arriver si ce mouvement se poursuit.

    Lorsque les taux augmentent, l’argent emprunté par les agents économiques devient plus cher. Un crédit immobilier devient beaucoup plus cher (actuellement ils sont au plus bas et ceux parmi vous qui n’auraient pas encore renégocié leur prêt immobilier sur 30 ans ont intérêt à courir à la banque et vite). Logiquement, la capacité d’emprunt des acquéreurs va diminuer d’autant. Le marché immobilier risque donc de s’effondrer puisqu’il a une très forte sensibilité aux taux d’intérêt.
    Si le marché immobilier a autant monté ces dernières années, c’est parce que les prix au départ de la bulle il y a 13 ans étaient bas et que les taux étaient en baisse. Avec des prix très hauts (comme actuellement) et des taux qui montent, vous aurez un krach immobilier.
    Si l’immobilier s’effondre, les banques qui financent ces acquisitions – puisque 97 % des achats donnent lieu à un crédit – vont connaître quelques difficultés. Regardez ce qu’il se passe pour les banques espagnoles…
    Il ne faut pas oublier non plus que le marché immobilier américain est convalescent et qu’il se remet difficilement de la précédente… hausse des taux d’intérêt de 2007 !

    Mais il n’y a pas que le crédit immobilier qui va augmenter. Ce même phénomène se produira pour les entreprises qui financent leurs investissements à crédit. Imaginez une société qui peut avoir du crédit à 3 % et une machine à acheter qui va lui rapporter du 6 %… Elle peut encore faire l’investissement car c’est rentable. Mais si son taux d’emprunt passe à 6 %… alors son investissement ne lui rapportera plus rien. Elle n’a plus aucun intérêt à investir… ni à recruter.
    Des taux en hausse sur une économie fragile, c’est la certitude de faire rentrer un pays en récession. Léger problème : nous sommes déjà en récession. Si les taux montent encore, cela ne fera qu’aggraver les choses.

    Enfin, vous aurez la même logique à l’œuvre pour tous les crédits à la consommation qui vont devenir plus onéreux. Résultat ? Les consommateurs dépenseront moins, moins de consommation = moins de production = encore plus de récession et de chômage.

    Voilà pour les aspects crédits, mais ce n’est pas tout. Des taux d’intérêt en forte hausse vont directement influer sur d’autres grands paramètres comme les actions, les obligations, l’or, la capacité de financement des États… Et les banques !

    Les actions :

    Pour gagner de l’argent en Bourse, il n’y a que deux possibilités. Soit le titre monte, soit les dividendes versés finissent par vous rapporter plus que le prix payé pour l’action… Par nature, les actions sont risquées et volatiles. Pourquoi prendre le risque de devenir actionnaire d’une entreprise si vous pouvez placer « sans risque » (ça c’est la théorie car ce n’est évidemment plus vrai, mais tout continue comme avant…) sur des obligations d’États dont le rendement est en hausse ?

    Résultat ? Lorsque les taux montent, traditionnellement les investisseurs se détournent totalement des marchés boursiers pour tout placer en obligations d’États. Les marchés boursiers s’effondrent. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui. Les marchés actions comme le marché immobilier sont très sensibles aux taux. Disons simplement que le marché boursier réagit beaucoup plus vite (presque instantanément) que le marché immobilier.

    Les obligations :

    Une remontée trop forte des taux d’intérêt peut entraîner un krach obligataire (toujours très douloureux), puisque que toutes les obligations achetées il y 1 an à 1,38 % ne rapportent plus rien par rapport aux obligations émises aujourd’hui ou qui seront émises demain.
    Souvenez-vous du tableau plus haut : « Emprunt à 10 ans USA 2,62 % à ce jour contre un plus bas dans la dernière année de 1,38 %. »

    Résultat ? Le cours des obligations s’effondre. Or encore une fois, souvenez-vous de l’édito d’hier dans lequel je vous montrais que les fonds propres de BNP Paribas (qui n’est qu’un exemple car c’est la même chose pour toutes les banques) étaient investis en obligations d’État à 100 % ! Si les obligations perdent 30 %, cela veut dire que la banque perd 30 % de ses fonds propres… Au sens des règles prudentielles, elle est déjà en faillite et doit se recapitaliser d’urgence… Il n’y aura aucun investisseur pour le faire. Les États devront donc payer… ou les banques faire faillite… à ce moment-là, ce sont les épargnants qui paieront… En perdant leur sous !

    L’or:

    Logiquement, l’or ne rapporte rien, comme vous le savez tous. Si les taux montent et que l’avenir d’une monnaie semble assuré, il n’y a plus aucune raison de détenir de l’or… Sauf qu’il ne faut pas oublier que ce raisonnement est valable… lorsque lesdits États ne sont pas surendettés ni en pleine récession – pour ne pas parler de déflation et pour éviter de vous faire peur avec le mot…. DÉPRESSION !!

    L’or va donc probablement baisser gentiment au fur et à mesure que les taux montent jusqu’à ce que les zinvestisseurs finissent par admettre qu’à ce rythme, les banques vont s’effondrer, les États vont s’effondrer, et que l’économie toute entière va s’effondrer… sauf… l’or ! À ce moment-là, ils comprendront que l’or ne protège pas seulement de l’inflation mais également de l’insolvabilité !

    Capacité de financement des États et des banques:

    Justement à propos d’insolvabilité, et nous touchons là le nœud du problème de la montée très forte des taux d’intérêt.

    Vous avez normalement, à ce stade de la démonstration, compris à quel point une montée des taux allait être ravageuse pour les banques. Leurs fonds propres sont investis en obligations d’États qui vont perdre de la valeur en raison de l’augmentation des taux. Les banques ne se prêteront plus entres elles ou à des taux prohibitifs. On assistera à un nouveau gel du marché interbancaire. C’est exactement ce qui s’est passé en 2008 avec la faillite d’une seule banque… Lehman Brothers ! Ce sera un bis repitita, encore plus grave puisqu’il ne serait plus possible d’après les dernières déclarations de Ben Bernanke le mamamouchi en chef de la planche à billets américaine… justement d’imprimer autant de monnaie que nécessaire.

    Concernant les États, le processus est également assez simple. On va résumer et simplifier les choses de la façon suivante.
    Soit le PIB de la France 2 000 milliards d’euros.
    Soit la dette de la France (bientôt 100 % du PIB, ce n’est qu’une question de temps) 2 000 milliards d’euros.
    Soit le plus gros budget de l’état 60 milliards d’euros pour l’Éducation nationale !
    Soit un taux d’intérêt d’emprunt de 2,5 % (actuellement) et vous obtenez un coût des intérêts de la dette de 2,5 % de 2 000 milliards soit environ 50 milliards d’euros à sortir chaque année.
    Soit un taux moyen qui passerait à 5 % (comme c’est le cas en Espagne actuellement, voir tableau en haut de ce texte) et les intérêts de la dette s’élèveront à 100 milliards d’euros chaque année… sur un budget total de 380 milliards d’euros (côté recettes).

    Résultat ? Game Over ! System Failure. Faillite ! The End…
    Alors que penser de tout ça ?

    Économiquement parlant, et quoi qu’en dise Ben Bernanke et la FED, la raison pour laquelle du Japon au Royaume-Uni en passant par les USA tout le monde imprime autant de billets que possible, c’est justement pour maintenir les taux d’intérêt au plus bas et de sauver le marché immobilier, le marché du crédit à la consommation, les bilans des banques et permettre aux États de faire face à leurs dettes… Enfin aux intérêts de celles-ci. Au bout du compte, c’est la seule façon de sauver l’économie en tout cas à court terme, à défaut de sauver la monnaie !

    Annoncer l’arrêt des injections de monnaie revient à dire aux marchés que les taux peuvent reprendre leur niveaux naturel. Mais le niveau naturel sera très élevé dans la mesure où il n’y a plus beaucoup d’épargne disponible par rapport à des besoins de financement des États qui n’ont jamais été aussi grands, auxquels il convient d’ajouter une prime de risque liée à des niveaux de dettes/PIB records partout à travers la planète.

    Résultat : si les autorités monétaires laissent monter les taux… les taux vont monter. Beaucoup. Précipitant l’ensemble du monde dans l’insolvabilité. C’est une évidence. C’est tellement une évidence qu’encore une fois c’est la raison pour laquelle nous avons fait l’inverse jusqu’à présent.

    Alors de deux choses l’une. Soit cette annonce de l’arrêt des quantitative easing est une intox destinée à gagner du temps (c’est ce que je pense, comme Trichet en 2011 qui a augmenté les taux en indiquant qu’il allait poursuivre le mouvement de hausse pour lutter contre l’inflation), soit les autorités monétaires ont décidé que l’effondrement économique du monde entier ne devait plus être retardé plus longtemps (ce que je ne veux pas croire puisque depuis 5 ans ils font tout pour soutenir le système économique et financier y compris l’impensable).

    Encore une fois, je pense que nous reprendrons rapidement la planche à billets car sinon la catastrophe sera rapide et la mort douloureuse.

    L’ensemble du monde est dépendant à l’argent gratuit. Nous sommes tous tombés dans le piège des taux bas et l’on ne peut pas en sortir.

    Dans tous les cas, rien n’a changé. Soit l’économie s’effondrera étouffée par des taux élevés (récession, déflation, dépression, insolvabilité), soit l’économie s’effondrera par hyperinflation suite à des injections de liquidités toujours plus massives et importantes.

    Au final, il ne peut en rester qu’un!… L’or !

    Tout le reste ne sera que ruine, destruction et désolation.

    Charles SANNAT
    Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com


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  • Cac 40 : prudence le 25/06/2013
    Notre point pivot est sur 3585.

    Notre préférence : 3585 support, haussier avec 3880 et 3940 en ligne de mire.

    Scénario alternatif : sous 3585, baisse probable vers 3515 puis 3340.

    Commentaire : l'indice est proche d'un support sur 3585. En cas de rupture, l'indice pourrait retourner vers 3515. Dans le cas contraire un rebond pourrait alors se dessiner avec comme premier objectif 3880.

    Tendance : hausse limitée à CT ; range à MT.

    Supports et résistances :
    4058 ***
    3940 **
    3880 *
    3649 Dernier
    3585 ***
    3515 *
    3340 ***

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