• USA/Régulation bancaire: une loi de 1933 ressurgit aux Etats-Unis

     

    Washington (awp/afp) - Une loi de 1933 pour réguler les géants bancaires? Aux Etats-Unis, certaines voix appellent à ressusciter un texte vieux de 80 ans, qui cloisonnait banques de détail et banques d'investissement, afin de renforcer la stabilité financière.

     

    Adopté dans le sillage du krach de 1929, le "Glass-Steagall Act" interdisait aux banques d'épargne, dont les dépôts sont assurés par l'Etat, de se livrer à des activités spéculatives ou d'assurance et d'émettre des titres financiers.

     

    Cette législation a tenu pendant plus d'un demi-siècle avant d'être abrogée en 1999 en pleine période d'euphorie économique. L'administration Clinton avait alors défendu une modernisation "historique" qui a, pour certains, ouvert la voie aux géants bancaires menaçant aujourd'hui la stabilité financière.

     

    "Ces grandes institutions financières ont pris leurs activités risquées de Wall Street et votre épargne, ont tout mis ensemble et c'est ce qui a en partie (...) mené au crash" de 2008, assurait récemment la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, bête noire de Wall Street, sur la chaîne MSNBC.

     

    Aux côtés notamment de son influent collègue républicain John McCain, cette élue du Massachusetts a déposé au Congrès une proposition de loi pour un "Glass-Steagall du XXIe siècle" qui rétablirait une stricte séparation au sein de l'industrie bancaire et rendrait les établissements "plus petits et plus sûrs".

     

    Après l'abrogation de Glass-Steagall, les Etats-Unis avaient connu une vague de méga-fusions bancaires, marquée dès 2000 par le mariage entre la banque de détail Chase Manhattan et JPMorgan, spécialisée dans l'investissement, qui a donné naissance à la première banque mondiale en termes d'actifs.

     

    Le mouvement s'était notamment poursuivi en 2004 avec les fusions JPMorgan Chase-Bank One (58 milliards de dollars) et Bank of America-Fleet Boston (47 milliards).

     

    Cinq ans après la chute de Lehman Brothers, ces établissements devenus "trop gros pour faire faillite" inquiètent jusqu'à la Banque centrale mais la proposition de les scinder ne convainc toujours pas les professionnels.

     

    "PARALYSIE" AU CONGRÈS

     

    "Non seulement ça ne règlerait aucun problème, mais cela en créerait de nouveaux", assure à l'AFP Wayne Abernathy, de l'Association des banquiers américains (ABA). Selon lui, le modèle de la "banque restreinte" fragiliserait l'industrie en limitant ses sources de revenus.

     

    "Les banques qui ont des sources de revenus plus étendues et qui ne dépendent pas simplement des crédits qu'elles accordent résistent bien mieux aux périodes de tourment économique", soutient-il, soulignant que les établissements ayant fait faillite pendant la crise étaient focalisées sur un seul secteur d'activité (Lehman, Bear Sterns...).

     

    Au plus fort de la crise, ce n'est toutefois qu'au prix de sauvetages publics que des géants bancaires mêlant activités de détail et investissement (Bank of America, Citigroup...) ont échappé à la banqueroute.

     

    Professeur à l'université de Columbia, John Coffee appelle à aller plus loin que le Glass-Steagall initial pour mieux réguler les banques.

     

    "A l'époque (en 1933), les banques commerciales avaient été privées du droit d'émettre des titres financiers, mais aujourd'hui ce n'est plus le principal danger. Les plus grands risques sont aujourd'hui liés aux produits dérivés échangés de gré à gré, aux Swap et à la spéculation en propre", dit-il à l'AFP.

     

    L'expert se montre toutefois sceptique sur le vote d'une nouvelle régulation en raison de la "paralysie" au Congrès et de l'opposition du lobby bancaire qui pousse à l'inertie. Votée en 2010, la "règle de Volcker" qui interdit aux banques de spéculer pour leur propre compte n'est ainsi toujours pas entrée en vigueur, faute de décrets d'application.

     

    Interrogé par l'AFP, John McCain se montre moins défaitiste sur sa proposition de loi. "Je ne sais pas si ça passera (le Sénat dominé par les républicains, NDLR) mais ça va être un débat intéressant".

     

    La discussion pourrait en tout cas franchir l'Atlantique et atteindre l'Union européenne où se prépare une réforme bancaire d'envergure mais où une telle séparation n'existe pas.

     

    "Cela sera discuté pour la première fois (...) avant la fin de l'année" au niveau européen, a assuré mercredi à Washington le vice-président de la Commission européenne, Joaquin Almunia.

     

    afp/rp



    (AWP / 27.09.2013 08h00) 
     

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  • SocGen "Crackpot" Sees $10,000 Gold Price on Emerging-Market Crash

    Gold price forecast of $10,000 repeated as emerging-market crisis threatens "waves of deflation"... A LEADING investment strategist has warned that this summer's sharp drop in emerging-market currencies points to a return of the 2008 global crisis, with stock markets tumbling and the gold price heading for $10,000 per ounce. "I see the current [emerging market] FX turbulence leading to a renewed global recession," writes Albert Edwards at French bank Societe Generale. What he called "waves of deflation" will hit the developed West from Asia, "as China is ultimately forced to devalue [the Yuan] in the face of an unrelenting loss of competitiveness, most especially against its EM rivals." This turmoil will push the US stock market into the "third major leg" of its "structural bear market", says Edwards, forcing the US Fed to reverse its plan to end quantitative easing and start purchasing yet more bonds with newly-created money instead. "At the risk of being called a crackpot again," says the SocGen strategist, "I repeat my forecasts of 450 for the S&P, sub-1% US 10-year Treasury yields and gold above $10,000." Albert Edwards first made that call for $10,000 gold in late 2009. He recently repeated it in late April this year, just after the first of two gold price crashes knocked the metal below $1400 per ounce – their current level – for the first time in two years. End-June's slump then saw the gold price bottom at a 3-year low of $1180. Noting that he warned on a balance of payments crisis leading to a repeat of the 1997 Asian meltdown as long as ago as late 2012, Edwards quotes former colleague Dylan Grice – now at Edelweiss Funds – who says that being one step ahead with a financial forecast makes one a "genius", but being two steps ahead makes one a "crackpot". With world #1 gold consumer India now suffering record drops in its currency, the Rupee, "The emerging markets 'story' has once again been exposed as a pyramid of piffle," SocGen's Edwards now writes. "The EM edifice has come crashing down as their underlying balance of payments weaknesses have been exposed first by the Yen's slide and then by the threat of Fed tightening."

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  • Les Tondus, ces patrons français qui font la grêve de l'impôt

     

    Alors que l'Élysée et Bercy entendent marquer une "pause fiscale", un entrepreneur a réussi à convaincre des milliers de chefs d’entreprises de ne plus payer leurs charges patronales pour protester contre le coût du travail.

     
    Par Anne-Diandra LOUARN (texte)
     

    Ils sont près de 70 000 à ne plus payer leurs charges patronales. Leur nom : les Tondus. Depuis la fin de juillet, ce groupe d’entrepreneurs a décidé de ne plus s'acquitter de ses obligations afin de manifester son mécontentement à l’égard du coût du travail en France.

    Dans la lignée des Pigeons, Poussins et autres Plumés, ces patrons cherchent à attirer l’attention du gouvernement à grand renfort de pétitions, d'interviews dans la presse, d'une campagne d’affichages sauvages et d'hyperactivité numérique. "Sauf que nous, au lieu de se plaindre comme les Pigeons et les autres, on agit. Je ne veux pas fédérer autour d’un problème mais d’une action directe qui consiste à boycotter le paiement de nos charges sociales", explique à FRANCE 24 le fondateur du mouvement, Guillaume de Thomas, patron de divers entreprises dont une chaîne de saunas libertins mais également plusieurs sociétés de commerce en ligne.

    Réponse souhaitée avant le 30 septembre

    En refusant de payer l’Urssaf, le RSI (Régime social des indépendants) ou le MSA (Mutualité sociale agricole), les Tondus, dont l’action est principalement soutenue par des PME mais aussi de grandes entreprises comme la franchise Mezzo di Pasta ou le groupe Intersport, veulent frapper fort pour ouvrir le dialogue au plus vite. "Ce que je demande, c’est simplement que d’ici le 30 septembre soit mise en place une table ronde avec le gouvernement", explique Guillaume de Thomas.

    Mais jusqu’à présent, l’Élysée a plutôt fait la sourde oreille. "J’ai voulu être le plus protocolaire possible, j’ai donc écrit une lettre à Monsieur Hollande en tant que chef d’entreprise, une en tant que citoyen et une autre en tant que porte-parole des Tondus. En guise de réponse à mes missives, on m’a renvoyé auprès du ministère de Monsieur Moscovici [ministre de l'Économie]." Mais là encore, Guillaume de Thomas fait chou blanc. Contacté par FRANCE 24, le ministère de l’Économie et des Finances indique que ce dossier est du ressort du ministre du Travail, Michel Sapin, qui n’a pas donné suite aux sollicitations de FRANCE 24.

    Pour l’heure, les Tondus doivent donc se contenter de "la pause fiscale" annoncée par François Hollande le 30 août dans les colonnes du "Monde". "Pour les entreprises, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'est engagé à ne pas alourdir le coût du travail et à ne pas amputer leurs marges. Nous n'allons pas leur reprendre d'une main ce qu'on leur a donné de l'autre avec le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE)", a assuré le chef de l'État.

    Vers des licenciements et un boycott de la TVA ?

    Face à ce qu’il considère comme un gouvernement hermétique, Guillaume de Thomas ne cache pas sa déception, mais surtout ses remontrances. "Nous, les entrepreneurs, sommes les premier acteurs de l’économie, les créateurs d’emplois, nous avons notre mot à dire !", s’exclament-il avant d’ajouter : "entre septembre 2012 et aujourd’hui, le coût du travail a pris 10,7 %. Plus on nous ignore, plus on nous met en danger et moins François Hollande a de chances de voir sa fameuse courbe du chômage s’inverser", estime-t-il.

    Si au 30 septembre leur appel n’a toujours pas été entendu, les Tondus disent vouloir passer à la vitesse supérieure. "J’étudie actuellement avec deux cabinets juridiques la possibilité de mettre en demeure le chef de l’État de nous recevoir. Si nous n’obtenons pas gain de cause, nous cesserons de payer la TVA en plus de nos charges patronales. Et si cela ne suffit pas, nous commencerons à licencier. Mes employés le savent."

    Les salariés soutiennent et comprennent

    Non seulement "ils le savent" mais, à en croire Guillaume de Thomas, ils le soutiennent. "Sans mes salariés, je n’aurais jamais créé les Tondus. Quand on leur explique pourquoi nous sommes parfois obligés d’attendre le 10 du mois pour pouvoir payer leurs salaires, ils se rendent compte de l’injustice et de l’incongruité du système. Ils comprennent que leur dure réalité n’est pas si éloignée de la nôtre", assure Guillaume de Thomas.

    Quant aux sanctions qu’il risque en s’endettant, l’entrepreneur "s’en moque" : "un contrôle fiscal ? Une saisie de mon compte ? Une interdiction d’exercer ? Quoi qu’il arrive, il ne s’agit pas d’un délit pénalement répréhensible." Et de conclure avec ironie : "Et puis la police m’a déjà interrogé. Ils savent au moins que je ne compte pas m’en prendre à l’intégrité du chef de l’État…"


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