• Draghi: 'Trop en savoir sur nos grandes banques pourrait provoquer la panique'

     

    Tout le monde sait que les banques européennes sont en grande difficulté, et qu’en conséquence, elles ont réduit les montants des prêts qu’elles accordent aux entreprises européennes, mais personne ne sait exactement jusqu’à quel point. Le Fond Monétaire International a évoqué la possibilité que les banques italiennes et espagnoles subissent des pertes de 230 milliards d’euros au cours des prochaines années. En outre, on ne sait pas encore quels sont ceux que l'UE choisira de faire payer pour les prochaines opérations de sauvetage, les différents ministres des Finances de la zone euro réunis la semaine dernière à Washington n’étant pas d’accord sur les méthodes à employer. La BCE doit débuter bientôt un audit de 130 des plus grandes banques de la zone euro, mais il a été décidé de se mettre d’accord sur la méthode de recapitalisation (plan de sauvetage, ponction sur les comptes des déposants les plus fortunés, ou autre) avant la fin de cet audit, c'est-à-dire avant que les montants des pertes ne soient connus.

    « Les banques européennes ont été, comme toutes les autres banques, des boîtes noires hermétiquement fermées. Si quelqu’un parvenait à en ouvrir ne serait-ce qu’un tout petit coin, les miasmes des actifs pourris qui s’en échappaient étaient si forts que le coin était immédiatement refermé. Mais lorsque le coin n’était pas refermé assez rapidement, et que trop de miasmes s’étaient répandus, la banque entière s’effondrait et il ne restait plus aux contribuables, souvent d’autres pays, qu’à lui accorder un plan de sauvetage ; c’est plus facile de cette manière », écrit Wolf Richter sur son blog Testosterone Pit.

    « Le FMI, qui ne peut que renifler à la surface des banques, a déterminé que les banques italiennes et espagnoles seules devraient comptabiliser 230 milliards d’euros de pertes additionnelles sur les deux prochaines années. Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, les pertes réelles des banques sont toujours bien pires lorsque la vérité finit par être révélée, et cela n’arrive jamais avant que la banque ne s’effondre et que quelqu’un de l’extérieur s’avise à compter ce qui reste ».

    « L'année prochaine, il y aura un moment de vérité, pour ainsi dire, lorsque la BCE deviendra le régulateur officiel des 130 plus grandes banques de sa paroisse. Dotée de nouveaux pouvoirs, elle pourra les soumettre à une évaluation réaliste plutôt que les «stress tests» du passé qui n’étaient rien d’autre que de l’agit-prop, en espérant que certaines banques espagnoles et italiennes parviendront à se maintenir debout d’ici là ».

    L'union bancaire européenne, qui permettrait à une banque en difficulté, à ses investisseurs et ses épargnants de ressortir indemnes d’une défaillance grâce aux contribuables européens, ou en tous cas, ceux des Etats membres qui n’ont pas encore été soumis eux-mêmes à un plan de sauvetage, n’existe pas encore, explique Wolf. Et c’est un problème, parce que la vérité sur l'état réel du secteur bancaire est peut-être bien pire que ce à quoi l’on doit s’attendre, elle est peut être politiquement inacceptable, semble-t-il dire. C'est ainsi qu’il explique pourquoi Draghi a déclaré que « Ces arrangements devront être en place avant que nous n’achevions nos audits », c'est-à-dire que la décision sur la méthode à employer pour le plan de sauvetage sera prise avant de connaître l’ampleur des sommes en cause.

     «La vérité ne sera pas connue avant que les Eurocrates ne décident qui devra payer pour ces plans de sauvetage. Et les audits des banques ne seront pas achevés avant cela, parce que si quelque chose concernant ces audits devait filtrer, tout le jeu de cartes viendrait à s’effondrer, et aucun contribuable ne serait d’accord pour payer la facture, maintenant que son total d’une ampleur énorme serait connu ! »

    L’article de Wolf a suscité quelques commentaires, dont une citation pertinente de l'industriel américain Henry Ford: «C'est une bonne chose que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et notre système monétaire, parce que si c’était le cas, ce serait la révolution avant demain matin ».


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  • GB/La Banque d'Angleterre va assouplir l'octroi de liquidités aux banques

     

    Londres (awp/afp) - Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mark Carney, a annoncé jeudi que l'institution allait assouplir l'année prochaine son système d'octroi de liquidités au secteur bancaire, en offrant des liquidités à plus long terme et à moindre coût.

     

    "Nos facilités de prêt ne sont pas décoratives. Elles sont là pour être utilisées par les banques pour avoir accès à des fonds et des collatéraux de haute qualité", a expliqué Mark Carney, lors d'un discours prononcé à Londres pour le 125ème anniversaire du quotidien The Financial Times.

     

    Les collatéraux sont des actifs qui servent de garantie pour emprunter auprès de la banque centrale ou d'autres acteurs du marché.

     

    Le Canadien, arrivé à la tête de la Banque d'Angleterre début juillet, a indiqué que l'institution allait prêter des liquidités et des collatéraux "pour plus longtemps", que l'éventail d'actifs acceptés en échange sera "plus grand" et que l'utilisation de ces facilités sera "moins chère".

     

    "Nous construisons le système de liquidités pour les marchés de demain", a revendiqué Mark Carney, tout en prévenant que ces changements ne doivent pas faire oublier aux banques "de gérer prudemment leur bilan".

     

    "La Banque d'Angleterre est aujourd'hui l'ami des banques résistantes, des marchés constants et des bons collatéraux; et nous sommes l'ennemi des sauvetages (bancaires) avec l'argent des contribuables, des marchés fragiles et de l'instabilité financière", a-t-il insisté.

     

    Au plus fort de la crise financière, les banques centrales ont dû prêter à très grande échelle pour empêcher l'effondrement de l'économie mondiale, les banques ne se prêtant plus entres elles faute de confiance en la qualité de leur bilan et de leurs collatéraux.

     

    "Le stock de rachat d'actifs et le dispositif +Funding for Lending Scheme+ (FLS) fournissent actuellement toute la liquidité et le collatéral dont le système de la livre sterling a besoin. Mais comme ces opérations sont vouées à ralentir avec le temps, nous nous attendons à ce que les banques fassent un usage croissant de nos nouvelles facilités permanentes", a détaillé le gouverneur de la BoE.

     

    La BoE a lancé son programme de rachats d'actifs en 2009 (actuellement de 375 milliards de livres) et le FLS en 2012, dans le but de favoriser l'octroi de crédits à l'économie réelle et donc de soutenir la reprise économique.

     

    Enfin, l'institution réfléchit à prêter à d'autres établissements que les banques et à élargir ses possibilités de prêts dans d'autres devises que la livre sterling, a encore indiqué M. Carney.

     

    La BoE a par exemple signé en juin dernier avec son homologue chinoise un accord de "swap" monétaire d'une durée de trois ans, pour une valeur maximale de 200 milliards de yuans (23,7 milliards d'euros), afin de faciliter le commerce bilatéral.

     

    afp/rp



    (AWP / 24.10.2013 19h45) 
     

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  • Face à un rapport sur l'emploi américain "plus faible qu'attendu" pour le mois de septembre, "le marché se dit que cela va inciter" la Réserve fédérale américaine (Fed) "à ne pas commencer à ralentir ses rachats" d'actifs, destinés à soutenir l'économie, "avant au moins le début de l'année prochaine", explique Patrick Jacq, stratégiste chez BNP Paribas.

     

    Le taux de chômage aux Etats-Unis a connu une baisse surprise en septembre mais les créations d'emplois ont déçu en reculant fortement par rapport au mois précédent.

     

    La Fed n'a pas donné d'indication précise sur la date à laquelle elle réduirait son soutien exceptionnel à l'économie mais avait expliqué qu'un changement dépendrait de la conjoncture économique aux Etats-Unis et notamment de l'emploi.

     

    Partant du principe que cette modification ne devrait pas intervenir sous peu, les investisseurs en déduisent que la remontée des taux obligataires qui en résulterait sera retardée, ce qui les encourage à se tourner vers ce type d'actifs.


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  • Dévaluations du franc français

     

    Après 1914, les dévaluations du franc français ont été nombreuses, notamment pour restaurer temporairement la compétitivité économique du pays1, en rendant les exportations françaises meilleur marché mais en prenant le risque que les importations, plus chères, ne se traduisent par de l'inflation, en particulier en période de choc pétrolier. Certaines dévaluations ont également pour origine l'endettement du pays et la perte de confiance des investisseurs financiers internationaux dans le franc comme monnaie refuge.

    Au cours du xxe siècle, le franc français a connu dix-sept dévaluations2 dont la plupart au cours des années 1950. La dernière eut lieu en 1986.

    Les dévaluations des années 1980 ont été effectuées contre le Deutsche Mark allemand, considéré comme un modèle de stabilité monétaire.

    Qu'est-ce qu'une dévaluation[modifier | modifier le code]

    À partir de 1914, la dévaluation signifie la baisse de la valeur d'une monnaie par rapport a une ou plusieurs autres (la livre sterling puis le dollar). Avant cette date, la dévaluation se faisait par rapport à un équivalent en poids d'or par unité (étalon or)3.

    Article détaillé : Franc français#Franc germinal.

    Les 5 dévaluations du franc d'avant 1939-45[modifier | modifier le code]

    • Septembre 1914, le franc a cours forcé : la convertibilité en or est suspendue.
    • À partir de 1919, l'Angleterre et les États-Unis demandent remboursement de leurs créances. La France est endettée à hauteur de 20 milliards. Le franc s'effondre sur le marché des changes.
    • Le 25 juin 1928, Raymond Poincaré décide la fin du franc germinal : sa valeur est divisée par 5 par rapport à celle de 1914. La convertibilité en or est rétablie.
    • Le 20 septembre 1931, la livre sterling est dévaluée et se met à flotter, le gouvernement britannique suspend sa convertibilité en or.
    • En 1933, le dollar est dévalué.
    • En mars 1934, le franc est attaqué sur le marché des changes.
    • Le 1er octobre 1936, le Front populaire dévalue le franc de 35 % puis de 25 %. Un décret interdit le commerce de l'or et les propriétaires de plus de 200 grammes d'or sont obligés de les céder à la Banque de France au cours antérieur à la dévaluation.
    • En 1940, l'occupant allemand impose un taux prohibitif de 20 francs pour 1 reichsmark (il était de 13 F en septembre 1939).

    Les 3 dévaluations de la IVe République[modifier | modifier le code]

    • La dévaluation du 26 décembre 1945 est de 60 % par rapport au dernier cours de 1940. Ce même jour, la France ratifie les accords de Bretton Woods et fait sa première déclaration de parité au Fonds monétaire international (FMI). Le franc CFA est créé, sur la parité de 1 franc CFA = 1,70 franc français (anciens francs)4. Cette dévaluation dope les exportations et l'inflation.
    • La dévaluation du 25 janvier 1948 se monte à 44,40 %. Le cours du dollar US passe de 119 à 214 francs5, obligeant Robert Schuman à réagir.
    • Le 20 septembre 1949, dévaluation de 22,27 %6.

    Les 4 dévaluations de l'ère gaulliste[modifier | modifier le code]

    • Deux dévaluations2 en juin, de 20 %, puis en décembre 1958, de 17,55 %, qui consolide le commerce extérieur français, avec la création d'un « franc lourd » qui vaut 100 anciens francs.
    • Le 8 août 1969, le premier ministre Jacques Chaban-Delmas, qui avait refusé la dévaluation en novembre 1968, prend la décision de dévaluer de 11,1 % le franc. Le général De Gaulle avait entre-temps démissionné le 28 avril 1969. Les effets sont renforcés par la réévaluation du mark allemand le 27 octobre 1969, contre toutes les autres monnaies7.

    Les 3 dévaluations du premier septennat Mitterrand[modifier | modifier le code]

    • Le 4 octobre 1981, quelques mois après l'entrée en fonctions du nouveau président de la République, le gouvernement dévalue le franc de 3 %.
    • Le 12 juin 1982, nouvelle dévaluation du franc de 5,75 %, assortie d'un plan de rigueur.
    • Le 21 mars 1983, le mark allemand et le florin néerlandais sont réévalués de 4,25 % contre toutes les monnaies du SME. La lire italienne est dévaluée de 2,75 % face à toutes les monnaies du SME. Le franc perd 8 % par rapport au mark.

    Stabilité et appréciation du franc avant l'euro[modifier | modifier le code]

    • Le 6 avril 1986, Edouard Balladur annonce une dévaluation de 3%.
    • Le 11 janvier 1987, le franc n'est pas dévalué mais le DM et le FL sont réévalués de 3% et 2%.
    • Le 11 janvier 1994, la dévaluation de 50 % du franc CFA par rapport au franc français et à toute les monnaies, divise par deux le coût des matières premières africaines et permet une amélioration de la compétitivité de ces pays.

    Références


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