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Les remèdes du FMI pour l'après-crise "loin d'être efficaces"
Les remèdes préconisés, en 2010, par le FMI pour relancer l'activité après la crise financière ont été "loin d'être efficaces", selon un audit interne. L'institution s'est focalisée trop tôt sur des mesures d'austérité budgétaire.
"Le cocktail de mesures promues par le Fonds a été loin d'être efficace dans le soutien à la reprise et a contribué à la volatilité des flux de capitaux sur les marchés émergents", écrit le bureau d'évaluation indépendant (IEO) du Fonds monétaire international (FMI).
Selon ce rapport à la tonalité très critique, le Fonds a certes, d'abord apporté une réponse appropriée à la récession mondiale de 2008-2009 en appelant à une relance budgétaire massive dans les pays riches. "Mais son appel en 2010-2011 à un basculement vers la consolidation budgétaire dans quelques-unes des plus grandes économies était prématuré", a écrit l'IEO.
L'audit note également que le Fonds a alors appelé les grandes banques centrales à adopter des politiques monétaires extrêmement accommodantes, mêlant taux d'intérêts bas et rachats d'actifs, afin de soutenir l'activité.
Effets néfastes sur les pays émergents
Ce mélange n'était pas "approprié, la relance monétaire étant "relativement inapte" à doper la demande après une crise financière, assure l'audit interne. Il note que le FMI n'a pas prêté attention assez tôt aux effets néfastes de ces politiques sur les pays émergents.
Pour l'avenir, le rapport affirme également que le mécanisme censé permettre au FMI de détecter les nouveaux risques financiers est devenu "trop complexe". "La quantité d'analyses est très difficile à absorber, pour les dirigeants politiques comme pour les équipes du FMI", assure l'audit.
En réponse, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a salué un rapport "équilibré". Elle a cependant assuré ne "pas partager" le diagnostic sur le remède anticrise du FMI.
"Je crois profondément que de conseiller aux économies ayant un fardeau croissant de la dette de s'orienter vers une consolidation budgétaire était la bonne décision à prendre", déclare-t-elle dans un communiqué distinct.
(ats / 04.11.2014 17h33)
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Le mois dernier, on a constaté une hausse des ventes de 243% des lingots d’or de 12,5 kilos par rapport au même mois de l’année dernière. Cette augmentation spectaculaire s’explique par un sentiment croissant d’insécurité des super-riches qui cherchent ainsi à protéger leur patrimoine. Par ailleurs, les ventes de lingots d'or d'un kilo, destinées aux acheteurs "ordinaires" ont aussi fortement augmenté. Elles ont doublé au cours des 3 derniers mois par rapport à la même période de l’année dernière. Les acheteurs veulent certainement profiter de la baisse du prix de l'or, mais un sentiment sous-jacent d'insécurité joue véritablement un rôle".
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Des grandes banques ont commencé à facturer des intérêts négatifs sur les dépôts en euros
Le Wall Street Journal rapporte que plusieurs grandes banques internationales ont commencé à facturer des intérêts négatifs sur les dépôts de certains de leurs plus gros clients.
Cette évolution est la conséquence de la décision de la Banque Centrale Européenne (BCE) d’adopter un taux d’intérêt négatif au mois de juin de cette année pour dissuader les banques de placer leurs liquidités auprès d’elle, et es inciter plutôt à s’en servir pour consentir des prêts aux PME et aux ménages, et favoriser de ce fait la croissance économique. Depuis, les banques qui continuent de placer leur argent dans les livres de la BCE ne reçoivent plus d'intérêt en rémunération de ces dépôts, et elles doivent même payer pour le faire.
En septembre, la BCE a abaissé ce taux, le faisant passer de -0,10% à -0,20%, et à partir de ce moment, certaines banques ont commencé à répercuter ces coûts sur leurs clients. Autrement dit, au lieu de rémunérer les comptes bien garnis de leurs clients, elles ont commencé à leur facturer des agios. La Bank of New York Mellon a ainsi commencé à appliquer un taux d’intérêt négatif de 0,20% sur les dépôts en euros de ces clients. Goldman Sachs et J.P. Morgan Chase & Co. ont aussi commencé à charger des intérêts négatifs sur les encours positifs. Quant à Credit Suisse, elle a indiqué à ses clients qu’elle allait répercuter les taux d’intérêt négatifs qu’elle subissait sur les comptes exprimés dans des devises sur lesquelles elle subit elle-même des taux d’intérêt négatifs, ce qui implique qu’elle facturera des intérêts négatifs sur les dépôts en euros de ses clients.
C'est surtout la clientèle institutionnelle des banques, c’est-à-dire les sociétés dotées de gros comptes, en particulier les sociétés de placement collectif (fonds mutuels) ou les hedge funds, qui est visée par ces mesures. Pour ces clients, le nouveau défi va consister à trouver de nouveaux supports de placement sûrs pour leurs grosses encaisses de cash, et il est probable qu’ils seront amenés à prendre plus de risques.
Les taux d’intérêt négatifs reflètent la paralysie qui gangrène l’économie européenne, affirme le Wall Street Journal, qui explique que les ménages et les entreprises sont si peu enclins à utiliser leurs liquidités en consommant ou en investissant que les banques leur chargent des intérêts pour le seul service de conserver ce cash. Le journal précise que ce changement montre que les banques pensent que ces taux d’intérêt négatifs ne sont pas un phénomène ponctuel, mais qu’ils sont appelés à durer.
En outre, la nouvelle réglementation bancaire oblige les banques à détenir plus de capitaux en garantie des dépôts qu’elles conservent, alors que ceux-ci sont faiblement rémunérateurs, ce qui les dissuade de favoriser la collecte de ces dépôts.
Des banquiers et des investisseurs ont indiqué au journal que des clients ont déjà commencé à transférer leurs dépôts dans des banques qui ne facturent pas d’intérêts négatifs sur les encours positifs en euros. D’autres les transfèrent sur des produits d'investissement assimilables à des liquidités, comme des fonds monétaires ou des « repos » (pensions livrées, ou accords de rachat).
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