USA: Mme George conseille à ses pairs de la Fed de ne pas en faire trop

(reprise de la veille)

Washington (awp/afp) - Les banque centrales devraient se garder de trop stimuler la reprise économique, a déclaré jeudi Esther George, dirigeante de la Réserve fédérale américaine (Fed) opposée à la politique monétaire menée actuellement aux Etats-Unis.

"Les banques centrales doivent s'efforcer de promouvoir une croissance économique viable à long terme et être patientes dans la poursuite de leurs objectifs de long terme", a déclaré Mme George dans un discours, selon le texte de cette allocution transmis à la presse.

Pour elle, "toute tentative d'accélérer le processus de reprise économique engendre des risques qui, s'ils se matérialisent, pourraient faire dévier l'économie sur une voie menant plus difficilement au plein emploi et à la stabilité des prix".

Depuis décembre, la Fed indique qu'elle maintiendra son taux directeur dans la fourchette de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis décembre 2008 "au moins tant que le taux de chômage restera au-dessus de 6,5%", si cela ne remet pas en cause son objectif d'inflation à moyen terme (2,0% sur un an).

En plus de maintenir son taux directeur au plancher, la Fed injecte depuis le début de l'année des liquidités dans le circuit financier, au rythme de 85 milliards de dollars nets par mois, par le biais d'opérations de rachats de titres sur les marchés financier.

Le but de cette politique est de maintenir une pression maximale sur l'ensemble des taux d'intérêt, du plus court au plus long terme, afin de hâter le reprise économique, et tout particulièrement le marché du travail.

Mme George, qui préside l'antenne de la Fed à Kansas City, dans le centre des Etats-Unis, craint cependant que l'engagement de la Fed à maintenir un taux ultra-bas pendant une période d'une durée sans précédent n'entraîne une fuite des investisseurs vers des placements excessivement risqués, et donc des bulles spéculatives dans un certain nombre de secteurs, par nature très difficiles à cerner pendant qu'elles se forment, et aux effets potentiellement dévastateurs.

La Réserve fédérale a pour mission d'assurer la stabilité des prix et le plein emploi, lequel correspond selon elle à un taux de chômage compris entre 5,2 et 6,0% contre 7,7% à l'heure actuelle.

rp