• BONDS EUROPE/Le taux espagnol affecté par les prévisions de Bruxelles

     

    Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie se sont tendus mercredi sur le marché obligataire, pénalisés par les prévisions moroses de la Commission européenne sur la zone euro, tandis que la dette américaine profitait de la réélection du président Barack Obama.

     

    Vers 18H00, le taux à 10 ans de l'Espagne grimpait à 5,693% (contre 5,660% mardi à la clôture) sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

     

    Madrid va en outre procéder à un emprunt obligataire jeudi matin, qui sera très suivi par les marchés, à échéance 2015, 2018 et 2032.

     

    De son côté, le taux de l'Italie suivait la même tendance et progressait légèrement à 4,908% (contre 4,896%).

     

    Le marché obligataire en zone euro avait pourtant profité en début de séance d'un climat assez favorable, les investisseurs accueillant favorablement la réélection de Barack Obama aux Etats-Unis.

     

    Mais les taux sont repartis à la hausse, une fois publiées les prévisions économiques de la Commission européenne.

     

    "Ces chiffres ne constituent pas une grosse surprise mais le marché les a plutôt mal accueillis", observe René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.

     

    Selon lui, les prévisions renforcent l'idée que la zone euro peine à sortir du cercle vicieux, qui veut que les efforts de réduction du déficit pèsent lourdement sur la croissance, ce qui nécessite encore plus d'efforts.

     

    Pour Bruxelles, la zone euro va connaître une année 2013 difficile, marquée par une croissance en berne, des dérapages budgétaires et un chômage de masse, avant d'espérer une éclaircie en 2014.

     

    Le tableau est particulièrement sombre pour l'Espagne, tandis que la France n'est pas épargnée.

     

    Plus inquiétant pour la zone euro, l'Allemagne, qui se porte mieux que la plupart de ses voisins, devrait voir son économie être encore ralentie par la crise en 2013, selon les prévisions des cinq économistes qui conseillent le gouvernement du pays.

     

    Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a d'ailleurs déploré mercredi une situation économique faible dans la zone euro, qui devrait encore durer et rattraper l'Allemagne.

     

    M. Draghi s'exprimait à la veille d'une réunion de la BCE, dont les investisseurs attendent peu d'annonces et un statu quo sur le taux directeur.

     

    La Grèce, dont la Commission européenne voit une sortie de récession en 2014, était toujours une préoccupation pour le marché.

     

    Le Parlement grec doit voter dans la nuit de mercredi à jeudi les nouvelles mesures de rigueur de plus de 18 milliards d'euros réclamées par ses créanciers internationaux, nécessaires afin d'avancer vers le déclenchement du prochain prêt.

     

    "Nous attendons une issue positive pour le vote", soulignent les économistes chez Crédit Agricole CIB, mais il rappelle qu'il n'est pas évident qu'une décision soit prise pour le prêt dans les prochains jours.

     

    Parmi les pays les plus solides, le taux de l'Allemagne baissait à 1,380% (contre 1,439%), tout comme celui de la France à 2,180% (contre 2,202%).

     

    Hors zone euro, le taux britannique reculait à 1,759%, contre 1,816% la veille.

     

    Enfin, aux Etats-Unis, le marché obligataire profitait de la réélection de Barack Obama.

     

    "Les élections américaines valident l'idée que le pays va maintenir une politique monétaire favorable aux obligations", ce qui aide mercredi la dette des pays jugés les plus solides y compris en Europe, selon M. Defossez.

     

    Le taux à 10 ans baissait à 1,637% contre 1,751% la veille, tout comme celui à 30 ans à 2,829% contre 2,920% mardi. Le taux à 3 mois progressait à 0,10%, contre 0,09% la veille.

     

    Sur le marché interbancaire, l'Euribor à trois mois est resté stable à 0,196%, soit son plus bas historique, tandis que le Libor libellé en dollars a reculé à 0,310%, contre 0,312% mardi.

     

    rp


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  • Voici la répartition des dépenses publiques prévues pour 2012, telles qu'on peut les trouver dans un document intitulé Le budget de l'Etat voté pour 2012 en quelques chiffres.

    Cette note détaille avec précision la répartition des dépenses publiques. J'en reprend ci-dessous les principaux éléments, accompagnés des chiffres de 2011... Vous verrez que la comparaison est édifiante.

      2011 2012

    Dépenses en milliards d'euros

    363,4

    376,2

    Enseignement et recherche

    87,0

    87,6

    Collectivités territoriales

    58,0

    *

    Charge de la dette

    45,4

    48,8

    Défense

    37,4

    38,0

    Union européenne

    18,2

    *

    Sécurité

    16,8

    17,5

    Solidarité, insertion et égalités de chances

    12,4

    12,7

    Gestion des finances publiques et des ressources humaines

    11,7

    11,6

    Travail et emploi

    11,6

    10,1

    Ecologie et développement durable

    9,5

    9,6

    Ville et logement

    7,6

    7,6

    Justice

    7,1

    7,4

    Autres missions

    40,7

    *

    * Donnée non renseignée par Bercy à l'heure où j'écris ces lignes.

    Et voici maintenant, toujours selon la même source, les recettes de l'Etat français :

      2011 2012

    Recettes en milliards d'euros

    271,8

    290,8

    TVA

    130,9

    137,8

    Impôt sur le revenu

    52,2

    59,7

    Impôt sur les sociétés

    44,8

    44,9

    Taxe d'Importation des Produits Pétroliers (TIPP)

    14,1

    14,0

    Autres recettes fiscales

    12,9

    18,6

    Autres recettes

    16,9

    15,8

    C'est parfaitement clair : le remboursement de la dette est devenu le troisième poste de dépenses de l'Etat.


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  • En début de semaine, la note du pays a été placée «sous surveillance négative» par Fitch, tandis que Standard & Poor's l'a abaissée de «B» à «B-». Buenos Aires est également dans le collimateur du FMI.

    Buenos Aires accumule les mauvaises nouvelles. En début de semaine, la note de l'Argentine est passée sous le couperet des agences Fitch etStandard & Poor's. La première la plaçant «sous surveillance négative» tandis que la seconde abaissait sa note de «B» à «B-». En cause: les incertitudes entourant le remboursement de certaines obligations liées au défaut de paiement du pays en décembre 2001 mais également la détérioration générale de l'environnement économique. Parmi les raisons qui ont motivé les agences figure le rejet, le 26 octobre, du recours déposé par le gouvernement argentin à New York contre le fonds spéculatif NML. Créé par le milliardaire Paul Singer, ce dernier réclame à Buenos Aires le paiement d'une dette de plus de 370 millions de dollars.

    Les juges américains estiment que le pays n'a pas tenu sa promesse de rembourser les porteurs d'obligations à la suite du défaut de 2001 (100 milliards de dollars). Lors de la restructuration, 93% d'entre eux ont accepté l'opération d'effacement partiel de la dette, mais la minorité restante, entre les mains de fonds spéculatifs, multiplient les procédures judiciaires et les coups d'éclat. Ainsi, au début du mois d'octobre, NML a réussi à faire saisir la frégate de la marine argentine «Libertad» dans le port de Tema au Ghana.

    La cour d'appel américaine a également rejeté la décision de deux provinces argentines de rembourser en pesos leur dette émise en dollars. «Certains n'acceptent pas le succès de notre politique de désendettement et ont la volonté de nous le faire payer», a lancé le ministre de l'Économie, Hernan Lorenzino, visiblement irrité. «Les attaques des fonds vautours, des agences de notation et des spéculateurs du marché ne nous empêcheront pas de respecter nos engagements», a-t-il ajouté.

    Dérapage des prix

    Autre problème à affronter: le pays n'ayant toujours pas accès au marché des capitaux pour se financer, il est obligé de présenter en permanence une balance commerciale excédentaire mais qui diminue du fait du ralentissement de l'économie mondiale. Buenos Aires a ainsi imposé d'importantes restrictions aux importations et instauré un dispositif de change qui interdit la vente de dollars pour l'épargne ou les opérations immobilières afin de préserver ses réserves monétaires, seule source de financement.

    Mais les agences de notations ne sont pas les seules à s'inquiéterdes défis croissants auxquels le gouvernement argentin est confronté. En septembre, la directrice générale du FMIChristine Lagarde, a menacé de sortir «le carton rouge» si l'Argentine ne remédiait pas à ses problèmes de statistiques, notamment sa mesure de l'inflation, qui lui vaut déjà d'être visée par une procédure de sanction au sein du Fonds.

    Le dérapage des prix est un problème récurrent en Argentine occulté par le gouvernement. En 2011, le pays a officiellement déclaré une inflation à 9,5 % mais les instituts privés l'évaluent à 23%. «Au cours des derniers douze mois l'émission monétaire a augmenté de 37% (à 70 milliards de pesos), en partie pour compenser le déficit de la balance des paiements courants et les achats de dollars de la Banque centrale que cette dernière utilise pour faire face aux échéances de la dette publique», font valoir les économistes de Banco Ciudad.


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  • USA: Lockhart (Fed) ne se contentera pas d'une baisse du taux de chômage

     

    (reprise de la veille)

     

    Washington (awp/afp) - La Banque centrale des Etats-Unis (Fed) ne se satisfera pas d'une simple baisse du taux de chômage officiel américain pour réduire son soutien à la reprise économique, a estimé jeudi un de ses dirigeants, Jeffrey Lockhart.

     

    Président de l'antenne de la Fed à Atlanta, en Géorgie (Sud-est des Etats-Unis), M. Lockhart a rappelé que la Réserve fédérale avait annoncé son intention de racheter des titres adossés à des créances immobilières tant que la situation du marché de travail ne s'améliorerait pas "nettement", selon le texte d'un discours qu'il a prononcé dans sa circonscription.

     

    Le "point de départ" d'une nette amélioration se trouvera assurément dans "le taux de chômage officiel et les chiffres de l'emploi", estime M. Lockhart, pour qui l'interprétation de l'évolution de ces deux grandeurs gagnerait à être "enrichie et renforcée par l'examen de données supplémentaires".

     

    Ainsi, il voudrait que la baisse du taux de chômage officiel (7,8% en septembre) soit entraînée par "le retour au travail d'un flux croissant de personnes à la recherche d'un emploi", et non par l'occultation d'un nombre croissant de chômeurs découragés comme c'est essentiellement le cas depuis deux ans.

     

    M. Lockhart voudrait également que la baisse du taux de chômage officiel "s'accompagne d'une réduction du sous-emploi".

     

    "J'interpréterai moins favorablement une accélération du rythme des créations d'emploi si elle s'accompagne d'une augmentation du nombre des personnes employées à temps partiel alors qu'elle cherchent à travailler à plein temps", indique le texte son discours.

     

    M. Lockhart a indiqué enfin qu'il chercherait à avoir confirmation du caractère "durable" de l'amélioration du marché du travail.

     

    La Fed maintient son taux directeur quasi nul depuis près de quatre ans. Grâce à plusieurs vagues de rachats de titres sur les marchés financiers de 2008 à 2011, la Réserve fédérale a injecté 2.300 milliards de dollars dans le circuit économique, et elle les y maintient.

     

    En septembre, elle a décidé de racheter jusqu'à nouvel ordre des titres adossés à des créances hypothécaires à hauteur de 40 milliards de dollars et prévoit de continuer ainsi, voire d'augmenter la dose, tant que "la perspective du marché du travail ne s'améliore pas nettement".

     

    rp



    (AWP / 02.11.2012 06h21) 


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